Face aux défis imposés par cette profession exigeante, les avocat.e.s peuvent développer leur potentiel avec un.e coach pour conduire efficacement les changements et mener à bien leurs projets.
L’avocat.e est certes un.e juriste affuté.e, qui dispose de solides connaissances techniques et sait parfaitement répondre aux interrogations juridiques de ses clients.
Mais l’avocat. est également un. chef.fe d’entreprise, un.e manager, un.e communicant.e, un.e publicitaire, un.e commercial.le, un.e collègue…
Qu’il ou elle exerce comme associé.e, individuel.le, collaborateur.trice ou of cousel, l’avocat.e est quotidiennement confronté. à des problématiques qui dépassent l’exercice du droit :
Quels leviers pour développer ma clientèle?
Comment améliorer la performance de mon cabinet?
Quelle méthode pour structurer mes équipes?
Comment améliorer mes relations avec mon associé ou mon collaborateur?
Est-ce le moment de faire évoluer ma carrière? De m’installer? De m’associer?
Quels outils pour manager efficacement mes équipes?
Comment équilibrer ma vie privée et ma vie professionnelle, gérer mon stress?
Comment déléguer efficacement?
Quel sens donner à mon activité professionnelle?
Aucune de ces problématiques n’est abordée dans le cadre de la formation initiale.
La formation continue, quand elle existe, donne des éléments de réflexion qu’il est souvent difficile de mettre en application.
Au sein d’une profession solitaire, hautement concurrentielle et à l’avenir incertain, il est difficile de savoir où aller, et surtout comment.
Ici, l’appui d’un tiers indépendant, bienveillant et soumis à la confidentialité est essentiel.
Avec l’aide d’un.e coach, les avocat.e.s qui souhaitent développer leur potentiel peuvent trouver des solutions concrètes à ces questions, lever leurs blocages et trouver les ressources pour se mettre en mouvement.
Voici comment.
Le coaching, qu’est-ce que c’est?
D’après l’ICF1, première association mondiale dans ce domaine, le coaching est « l’accompagnement, limité dans le temps, de personnes ou d’équipes, pour le développement de leurs potentiels et de leur savoir-faire dans le cadre d’objectifs professionnels« .
Les techniques utilisées en coaching trouvent leur origine chez Socrate2.
Le philosophe a mis en évidence la maïeutique, technique de questionnement visant à permettre à une personne de mettre en mot ce qu’elle a du mal à exprimer ou ce dont elle a du mal à prendre conscience.
Ceci pour que l’esprit prenne du recul sur ses croyances, ses freins et ses conditionnements.
Cette technique a été remise en lumière en 1974 par Timothy Gallwey, pédagogue à Harvard et spécialiste du tennis.
Selon ses études, chaque être humain dispose du potentiel nécessaire pour s’épanouir, et n’a besoin que d’un coup de pouce pour le développer par lui-même.
Sa méthode de coaching sportif, révolutionnaire à l’époque, n’enseigne pas de techniques, mais amène l’élève à lever ses obstacles intérieurs qui l’empêchent d’atteindre son niveau optimal de performance3.
« Pour le coach, il s’agit simplement de donner une direction pour permettre l’apprentissage naturel du coaché, sans interférence« 3.
Face aux résultats prodigieux et aux demandes croissantes des dirigeants, Gallwey a adapté cette méthode à l’entreprise4.
Le coaching professionnel était né.
Au fil des décennies, il s’est professionnalisé et spécialisé.
Aujourd’hui, le coaching est adapté à tous les types de profils, quelle que soit leur place dans l’organisation ou la taille de l’entreprise.
Le coaching, comment ça marche?
Contrairement au thérapeute, le coach ne questionne pas le passé et ne cherche pas à comprendre les raisons d’un comportement.
Il n’est pas davantage prescripteur de compétences techniques, à l’inverse d’un consultant ou d’un formateur.
Le coach est un facilitateur qui apprend à penser autrement pour développer le savoir-faire et le savoir-être du coaché.
« Le coaching est fondé sur la confiance, la conviction, l’absence de jugement. C’est une culture où « la meilleure façon de faire » n’est pas forcément celle que vous connaissez, où le plaisir est une composante essentielle de l’apprentissage et où les crises sont transformées en opportunité. C’est un espace où tout est possible« 2.
Le coach donne à voir le problème sous d’autres angles, pour permettre au coaché de développer la solution la plus concrète, efficace et adaptée à lui.
Pour y parvenir, le coach utilise des techniques telles que :
- La reformulation pour renvoyer au coaché ce qui est important pour lui, sans interprétation, à la manière d’un miroir.
- L’écoute active, pour inviter le coaché à libérer la parole sans jugement.
- Le questionnement puissant, pour aider le coaché à apprendre sur lui-même, à évoluer et à réussir, sans lui donner d’instructions qui inhiberaient sa puissance créatrice.
- La prise de conscience, pour amener le coaché à comprendre ce qui se joue derrière sa difficulté et trouver les ressources pour la surmonter.
- La responsabilité du coaché, afin qu’il mette en œuvre les solutions les plus efficaces pour lui.
Le coach idéal fait donc preuve d’écoute, de bienveillance, de respect, d’humilité et d’ouverture.
Le coaching, à quoi ça sert?
En pratique, le coach et le coaché échangent en présence ou en visio pendant un nombre limité d’entretien.
Lors de l’entretien préliminaire, le coaché expose sa problématique, l’état idéal qu’il souhaite atteindre.
Au cours des entretiens suivants, le coach accompagne l’évolution du coaché vers cet état désiré, en suscitant réflexion et créativité.
Classiquement, les niveaux d’intervention du coaching sont présentés ainsi5 :
– Centré sur la personne : gestion du stress, évolution de carrière, sens professionnel, équilibre vie privée/vie professionnelle,
– Centré sur la relation : difficultés relationnelles avec un associé/collaborateur, association, scission,
– Le coaching de manager : structurer ses équipes, manager ses collaborateurs, déléguer efficacement,
– Le coaching de dirigeant : créer sa structure, développer sa clientèle, améliorer son réseau.
L’intervention d’un coach est donc essentielle pour les professions libérales, qui jonglent en permanence entre ces quatre aspects. Reste à savoir quel potentiel les avocat.e.s souhaitent développer en priorité avec leur coach.
Les cabinets d’avocats sont souvent prescripteurs de coaching pour leurs membres, perçu comme un gain de productivité.
Mais le coaching sous l’impulsion de l’avocat lui-même se développe, notamment autour de la gestion du stress, de la quête de sens ou de l’évolution de carrière (association, installation, reconversion, etc.).
Quoi qu’il en soit, l’expérience du coaching est puissante.
Car c’est souvent la première fois que l’avocat.e est pleinement entendu.e professionnellement, et reconnu.e comme capable de faire bouger les lignes.
En prenant conscience de ses comportements et de ses valeurs, le.la coaché.e est plus à même d’atteindre ses objectifs.
Souvent, après un seul entretien, il ou elle ressort déjà avec un plan d’action et toute la motivation nécessaire pour le mettre en œuvre.
Le coaching, c’est efficace?
A ses origines, le coaching souffrait en France d’une image écornée : « thérapie au rabais« , méthode d’aide « pour les faibles« , « charlatanisme« …
Or la pratique du coaching d’entreprise fait ses preuves, et ça se voit :
- 70 % des personnes assistées par un coach dans le milieu professionnel ont constaté une augmentation de leur performance au travail,
- 80 % des personnes ont constaté une amélioration de leur confiance en eux,
- 86 % des entreprises ayant fait appel au coaching affirment qu’elles répéteront cet investissement1.
La vision du coaching a fortement évolué ces dernières années, et désormais, la confiance règne.
En se professionnalisant, les coachs proposent des services sérieux fondés sur l’éthique et une stricte déontologie.
Ils sont de plus en plus nombreux à se spécialiser pour être parfaitement adaptés aux besoins de leurs clients.
Certains coachs pour professions juridiques sont d’ailleurs d‘anciens professionnels du droit, gage de compréhension de leurs problématiques.
Enfin, les avocat.e.s ont compris qu’une transformation est nécessaire pour faire face à l’arrivée des jeunes générations, en quête de sens et d’épanouissement, et pour affronter les mutations fulgurantes du marché.
Accompagné d’un coach, les avocat.e.s peuvent désormais développer tout leur potentiel, construire leur vision et trouver leur propre chemin.
Sources :
1International Coaching Federation https://coachingfederation.org/
2« Le guide du coaching au service de la performance« , Sir John Whitmore, Maxima, 5è éd., 2017
3« The Inner Game of Tennis« , Timothy Gallwey, Ed. Random House Trade Paperbacks, 1997
4« The Inner Game of Work« , Timothy Gallwey, Ed. Random House Trade Paperbacks, 2001
5« Le métier de coach« , François Delivré, Eyrolles, 3è éd., 2019
Crédits photos : iStock/Tom Kelley Archive
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